Le ménage intérieur: Balayer le jugement et la poussière tel des feuilles d’automnes

Les feuilles mortes s’étant accumulées devant chez moi, je me retrouve littéralement à balayer devant ma porte. Ce faisant, le proverbe bien connu résonne dans ma tête avec une déclinaison de pensées aussi diverses et colorées que les feuilles d’automne elles-mêmes. Où passons-nous le balai le plus souvent?

Dans la philosophie du yoga on parle d’entretenir une vie sattvique. La vie et tout son contenu se décline en 3 qualités de la nature, Sattva (blanc) ce qui est pure, lumineux, propre et léger, c’est l’essence divine, Rajas (rouge) ce qui est actif, l’énergie qui meut la nature et jette l’homme dans la passion et donc en opposition dans la douleur, Tamas (noir) ce qui limite, nous aveugle et alourdit et engourdit la matière.

Entretenir sa maison, cuisiner avec des aliments pures, frais et issu de mère nature, soigner son corps, entretenir une clarté mentale sont les fondements pour une vie sattvique nous permettant par la suite de développer un esprit pure et un coeur généreux. Voila ce qu’y est pour moi le développement spirituel.

La question que je me pose cependant est, où mettons-nous réellement notre énergie si précieuse. Il me semble que nous passons beaucoup plus de temps à faire le ménage à l’extérieur de nous, que ce soit au travail où nous nous affairons du matin au soir à entretenir l’équilibre et la prospérité de notre employeur, en amitié où nous passons soit notre temps à donner des conseils, soit à défendre notre point de vue ou même dans les cas les plus tristes, à critiquer et se juger les uns et les autres, en famille où nous faisons tout pour rendre tout le monde heureux, quel temps nous reste-t-il pour aller à l’intérieur?

Le jugement est devenu chez l’être humain un sport national, ou devrais-je dire un sport mondial. Il y a bien sûr le jugement de ce que sont et font les autres et qui, à mon humble avis, n’a d’autres fonctions que de se rassurer par rapport à son propre désordre. Bein oui, c’est le bordel dans notre vie, dans notre tête, et bien ça nous rassure qu’ailleurs ça le soit tout autant.

Mais le pire de tout les jugements, est le jugement de soi-même. Car celui-ci nous sommes seul à nous l’infliger. Si quelqu’un d’autre nous juge, nous avons toujours le loisir de nous en éloigner et de ne pas y prêter attention. Par contre le jugement en vers soi est comme une arme, comme un poignard, que nous nous plantons dans la chair à coup de « je suis nul, j’y arriverais jamais, pourquoi j’ai encore, je suis gros, je suis moche, je n’ai que ce que je mérite, je ne vaut rien … ».

Amma dit « Dans notre monde moderne, les gens ressentent deux types de pauvreté: la pauvreté causée par le manque de nourriture, de logements et de vêtements, et la pauvreté engendrée par le manque d’amour et de compassion. De ces deux-là, le second type doit être considéré en premier car si nous avons l’amour et la compassion dans nos coeurs, alors nous servirons de tout coeur ceux qui souffrent du manque de nourriture, de vêtements et de logement ».

Enrichir son coeur, développer son empathie commence par se donner de l’amour à soi-même. Pour certains ça n’est pas facile d’arrêter de se critiquer, de s’autoflageller, car il s’agit là de leur mode opérateur depuis de nombreuses années. Pour d’autres il s’agira au contraire d’arrêter de se regarder le nombril et de commencer à réaliser que la plus grande et authentique joie sur terre, et inhérente à l’être humain, est de donner, de faire plaisir. 

Que vous fassiez partie de ceux qui se font du mal ou de ceux qui s’aime déjà beaucoup mais se font des noeuds au cerveau, il y a un remède qui marche pour tous, qui à marché pour moi et pour des millions d’autres apprentis spirituels, la méditation. On s’assoie, on ferme les yeux, on respire et voilà, on médite, on ouvre son coeur.

Le fait d’adopter un style de vie sattvique, dans ma maison, avec ma nourriture tant physique que mentale, dans mes relations aux autres et avec moi-même, avec ma discipline personnelle, m’a emmenée gentiment mais sûrement d’un mental agité, si pas perturbé, à un mental de plus en plus serein et un coeur de plus en plus généreux. Il y a encore du travail mais aujourd’hui déjà moins que hier.

Arrêter vous, et allez à votre rencontre, il y aura un peu de poussière à faire, mais après ça vous y trouverez du beau, du lumineux, du pure, votre essence sattvique, votre soi! Bon ménage!

Avec amour.

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