Quel meilleur moment que l’approche de Noël pour évoquer notre rapport à dieu et à la spiritualité. Et comme le yoga est souvent confondu avec une religion où du moins affilié à la religion hindous, je me suis dit que ça valait bien un petit article!
Si je vous dit dieu, que ressentez-vous? Et si je vous dit spiritualité? Pendant des années lorsqu’on me parlait de dieu je reculais machinalement d’un demi mètre. Voici un petit récit de ma relation intime avec dieu et comment je me suis réconcilié avec « lui ».
J’ai grandi dans une famille protestante non pratiquante. Cela se traduit par une croyance bien relative à dieu mais surtout très éloignée de nos quotidiens. On m’a baptisée petite quand je ne comprenais encore rien et j’ai fait ma confirmation à mes 15 ans quand je ne comprenais pas beaucoup plus. En dehors de ça on allait à l’église pour les mariages, les baptêmes et les enterrements.
J’ai suivi les cours de catéchismes et ai par conséquent appris les bases de l’enseignent chrétien mais franchement tout ce dont je me rappelle était qu’il ne fallait pas voler mais ça ma maman me l’avait déjà dit et que Jésus faisait des miracles, genre marcher sur l’eau, ce qui me faisait juste douter encore un peu plus de tout cet enseignement religieux avec lequel j’avais quand même beaucoup de mal à m’identifier évoluant pour ma part dans un monde moderne.
En de très rares occasions quand j’étais vraiment désespérée, je parlais à dieu par des petites prières improvisées. Je me souviens que dans ces moments là l’idée d’un dieu était quand même très rassurante et je me sentais toujours mieux après ma petite communion avec lui. La vie puis reprenais son cours et dieu repassait lui aussi aux oubliettes.
Je me suis toujours définie comme une citoyenne du monde, petite déjà je trouvais que les frontières ne devaient pas exister et que nous étions tous égaux. L’homme devait être libre de ces choix et la tolérance à toujours été mon maitre mot. Chacun fait de son mieux et surtout chacun fait comme il veut du moment qu’il ne fait pas de mal à son prochain.
L’église, qui pour moi à l’époque représentait la parole de dieu, était sans cesse dans le jugement de ce qui est bien et ce qui est mal, de ce que l’on peut faire et pas faire, on ne divorce pas, on n’est pas gay, on avorte pas, bref l’église pour moi était l’antonyme de la liberté et de la modernité.
La goutte d’eau qui a fait débordé le vase était quand je me suis mariée et que l’église catholique romaine a refusé que ma témoin qui était de confession musulmane signe le registre du mariage, son compagnon qui lui était catholique à donc signer à sa place. Triste réalité…
J’ai alors fait comme un blocage sur la mot dieu. Je ne m’identifiais plus avec la religion même si je n’ai jamais cessé de croire qu’il y avait quelque chose de plus grand, une force, une énergie une réalité qui nous dépasse. Du moment qu’on n’appelait pas ça dieu ça m’allait.
Ces dernières années comme vous le savez je me suis rapprochée de moi-même. Par la pratique du yoga, celle de la médiation, je me suis tournée vers l’intérieur et j’y ai trouvé la sérénité, l’amour, j’y ai trouvé mon âme, ma spiritualité.
Le yoga ne préconise aucune religion mais toutes les religions s’y retrouvent. Souvenez-vous, yoga veut dire union, il s’agit tout simplement de l’union entre le terrestre et le divin, le yoga vous amène tout naturellement vers votre spiritualité, vers votre Soi. Il n’y a pas de jugement, pas de recommandation sévères, il y a que l’acceptation de qui vous êtes et avez été.
Je suis inspirée par des sages tels que Sadhguru ou Amma qui ne parle pas de dieu comme d’une entité qui régirait et jugerait tous nos faits et gestes, ils parlent du divin, de pure potentialité, d’unité, de joie, d’amour, ils parlent en des termes qui correspondent à mes valeurs et qui font sens avec la vie moderne.
Je me suis réconciliée avec le mot dieu, je me suis débarrassée de la connotation négative que je m’en étais faite au fil de mon évolution. J’ai trouvé ma spiritualité, j’ai trouvé un sens à ma vie, à la vie.
Aujourd’hui plus que jamais il faut remettre la spiritualité au centre de nos existences. L’individualisme, l’égoïsme et le manque de sens sont en train de détruire notre planète et avec elle l’humanité.
Nos enfants ont besoin de sens pour évoluer sereinement et avec force vers leur vie d’adultes. Leur tâche sera grande, leur tâche sera lourde, comment pourront-ils travailler main dans la main vers un objectif commun sans un sentiment d’union, sans spiritualité?
Dans mes ateliers pour enfants, comme ceux pour adultes d’ailleurs, je ne parle pas de dieu car je travaille dans le respect des croyances de chacun mais je parle de l’être intérieur, de l’âme, de la connection avec la terre, avec le ciel et surtout celle d’avec les autres êtres humains.
Nos corps sont différents, nos pensées sont différentes mais nos coeurs battent tous avec la même énergie et pour le même but, celui d’être heureux.
Avec amour.