Quand les enfants vont trop loin: Punition ou compréhension

Hier soir, mon fils m’a mal répondu, je veux dire vraiment mal répondu. Comment alors réagir quand on est, comme moi, contre la punition?

La punition est LA correction par excellence d’un mauvais comportement et ce depuis la nuit des temps. Voici un petit récit pour expliquer pourquoi je n’y adhère pas, ce qui ne veut pas dire que je suis contre l’autorité et que mes enfants sont des enfants rois.

On n’a pas obéi, on a dit un gros mot, on a mal répondu, et hop on est puni. La couleur de la punition elle, peut prendre toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, sauf que, ces couleurs en questions sont quand même plutôt ternes et sombres. Je ne sais pas vous, mais personnellement, je ne garde pas de bon souvenir de mes punitions. 

Rappelez-vous une fois, quand vous avez été puni dans votre enfance, je suis certaine que vous avez tous un souvenir qui remonte là… Peut-être en ressentez-vous même les émotions qui vont avec.

La situation qui remonte pour moi, est une fois où j’avais été privée de jouer dehors avec mes amis pendant une semaine. Je me revois assise dans ma chambre, pleurant, et entendant au loin mes copines rigoler, elles jouaient, s’amusaient, sans moi. J’en perçois encore aujourd’hui l’émotion. Par contre, je ne me souviens pas pourquoi j’avais été punie.

La punition ça marche, c’est sûre. Mais la question que je voudrais évoquer ici est, que fait-on des émotions sombres et ternes que les punitions font naître dans nos petits humains. Comment font-ils pour gérer leurs émotions? Et bien moi, je vous le dis, la plupart ne savent pas gérer leurs émotions.

Nous non plus, ne savions pas gérer nos émotions. Nous les faisions taire, parfois après une bonne petite crise de cris, de larmes et parfois même de poings, mais au final, nous les faisions taire et les enfouissions dans notre cœur qui en gardera cependant toujours une trace.

Posons-nous la question, mais quels sont les effets à long terme de la punition? La « Discipline positive » de Jane Nelsen est centrée sur le concept d’une éducation bienveillante, mais ferme qui se veut non punitive et résumerait les conséquences de la punition comme suit : 

« Imposer, nous place dans une relation d’autorité verticale, et tant que les adultes auront à cœur de « gagner », ils feront de leurs enfants des perdants mis en situation d’infériorité »… Je sais ça pique.

Et pour en rajouter une petite couche, je me demande bien pourquoi tant d’adultes, moi y compris, souffrons de manque de confiance en nous, manque d’estime de nous, manque de légitimité, et j’en passe des manques…

Ne vous inquiétez pas, je ne lance pas un si gros pavé dans la mare sans vous proposer une alternative positive et constructive. Etant moi-même maman de deux loulous qui aujourd’hui ont 11 et 13 ans, j’ai déjà passé par beaucoup de moments tendus où soit une bonne grosse gifle ou alors une bonne punition aurait été la réponse idéale, sur le moment!

Je voudrais partager avec vous ce que j’ai fais hier soir quand mon fils m’a manqué de respect. Et bien dans un premier temps je dois avouer que j’ai vu rouge mais je me suis contenue, tellement abasourdie franchement je n’aurais de toute façon pas su quoi dire.

Je l’envoie dans sa chambre mais je lui donne une fiche avec des questions auxquelles je le prie de répondre calmement. Lui-même l’appellera la fiche de réflexion. 

Ladite fiche contient 6 questions qui s’articule autour deux choses, i) les émotions qu’il ressent et qu’il pense que moi et ma fille ressentons suite à cette situation, qui avouons-le nous, a quand même gâcher le repas, et ii) si tant est qu’il ne désire pas que cela se reproduise, quelle est la solution qu’il suggère pour éviter ce genre de situation dans le futur. 

Après un moment de réflexion, mon fils est donc venu me voir et nous avons lu les réponse ensemble. Donc, il se sent honteux et il culpabilise, il pense que je suis triste et que, tant ma fille que moi en avons marre de son comportement irrespectueux. 

Et là sort ce qui pour moi est essentiel, il ne veut pas que cela se reproduise parce que « j’aime pas quand maman elle m’aime pas ». Effroi, mais croit-il vraiment encore que parce que je me fâche, parce que je l’envoie dans sa chambre, je ne l’aime pas?

Je peux alors lui parler de l’amour inconditionnel qu’un parent à pour son enfant et que même quand je me fâche je l’aime toujours, de manière intacte. Ce que je n’aime pas c’est le comportement qu’il aura eu mais le comportement ça n’est pas lui. 

La dernière partie de la discussion est essentielle, il s’agit de trouver ensemble une solution afin que nous puissions éviter cette situation dans le futur. C’est une manière bien plus constructive d’engager l’enfant vers la solution au lieu de juste lui imposer une règle toute cuite à laquelle il n’aura pas volontairement adhéré. 

Le mot de la fin sera pour l’attention aux émotions. Des émotions non digérées, non comprises, deviendront des barrières à leur épanouissement vers l’âge adulte. 

Je demande toujours à mes enfants, quelles émotions ils ressentent ; où dans leur corps elle se situe, quel en est la couleur, la forme? Nous lui donnons toute sa place et puis, ensemble, nous la laissons s’en aller, soit par un exercice de respiration, soit par une petite visualisation ou alors simplement avec un gros câlin d’amour. 

Pour finir, soyez doux avec vous-même, prenez soin de vous afin de mieux pouvoir prendre soin des vôtres. 

Avec amour.

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